Interview de Sadio Guindo

Sadio Guindo

Peux-tu te présenter en quelques mots ? (Nom, parcours académique, etc.)

Oh, par où commencer ? Je suis Sadio Guindo, ingénieure de grade Master en Cybersécurité et Intelligence Artificielle. Mon histoire, c’est celle d’une passion née bien avant les lignes de code !

Petite fille au Mali, je rêvais déjà de concevoir des robots intelligents. Je fabriquais des prototypes avec des cartons, des piles, comme on construit un rêve avec peu de choses, mais beaucoup d’imagination. Pourtant, on me répétait que les sciences étaient trop dures pour une fille, que j’aurais du mal à avoir le bac… Eh bien, défi accepté !

Non seulement j’ai eu mon bac, mais j’ai aussi été nommée 2e dauphine Miss Math au concours régionale et référente pour les filles en série scientifiques. Ensuite, j’ai obtenu une bourse d’État pour poursuivre mes études en Algérie où j’ai réalisé cinq années intenses de formation en cybersécurité et IA.

Aujourd’hui, je poursuis un autre Master en Science des Données et Cybersécurité à l’Université Paris 8. Certains pourraient penser qu’il s’agit d’une simple répétition de parcours, mais pas du tout ! Ce nouveau master représente pour moi une montée en compétence stratégique : il me permet de combler certains manquements côté professionnel et surtout de m’immerger dans un écosystème technologique plus avancé. C’est une manière d’ouvrir de nouvelles opportunités concrètes, de renforcer ma posture d’experte, et de rester en phase avec les attentes du marché international.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de plonger dans le monde fascinant (et parfois un peu chaotique) de la cybersécurité ?

Honnêtement ? La cybersécurité m’a trouvée ! Les cours, les cas pratiques… j’étais fascinée. Ce désir profond de comprendre le monde invisible du numérique, d’agir là où d’autres ne regardent pas. J’ai toujours été intriguée par la logique derrière les systèmes, la manière dont on protège ce qui est immatériel mais essentiel.

Ce que j’aime ? Le côté dynamique du domaine : rien n’est figé, chaque jour amène son lot de découvertes, de menaces nouvelles, mais aussi de solutions créatives. Et plus j’avance, plus je découvre que la cybersécurité, ce n’est pas seulement du code, c’est une aventure humaine, un engagement.

As-tu une anecdote marquante ou une expérience qui t’a particulièrement inspiré dans ton parcours en cybersécurité ?

Oh oui ! L’une des choses qui me marquent le plus, c’est que chaque projet me donne envie d’en créer un autre. Le domaine est tellement vaste qu’on ne peut pas rester spectateur. Je me surprends souvent à imaginer des outils, des mécanismes, des solutions… comme ce projet récent : un outil à destination des PME pour évaluer leurs risques en se basant sur CIS RAM, conçu pour être accessible même aux non-experts.

Ou encore un projet académique de remédiation contre l’attaque XZ Utils. J’y ai appris à communiquer efficacement en équipe, à me mettre dans la peau d’un hacker. Et c’est ce genre d’expérience qui te fait dire : waouh, je suis vraiment à ma place.

Quels sont les défis que tu rencontres en tant qu’étudiant en cybersécurité ?

Le plus grand ? C’est le rythme effréné des innovations et des menaces. Le marché évolue si vite ! Tous les jours, de nouvelles vulnérabilités, de nouvelles approches, et une pression constante pour rester au top. C’est un défi, mais c’est aussi ce qui rend ce domaine vivant, palpitant.

Un autre défi, c’est de trouver un stage ou une alternance qui me permette de mettre en pratique tout ce que j’apprends. Je suis en recherche active, et je crois profondément que ce que j’ai à offrir mérite d’être mis au service d’une équipe ambitieuse.

Quelles compétences penses-tu être les plus importantes pour réussir dans le domaine de la cybersécurité ?

Avant tout : la passion ! C’est elle qui alimente la persévérance. Ensuite, il faut avoir un esprit critique, une curiosité constante vouloir comprendre le « pourquoi », pas juste le « comment ». Et bien sûr, de solides bases en réseau : on ne peut pas sécuriser ce qu’on ne comprend pas.

En termes de soft skills, je dirais : la communication, la gestion du stress, le travail en équipe. On ne travaille pas seule face à une attaque : c’est un effort collectif.

Comment vois-tu l’évolution de la cybersécurité dans les prochaines années ?

Oh, l’avenir s’annonce aussi prometteur que complexe ! L’intégration de l’intelligence artificielle dans les attaques comme dans les défenses bouleversera tout. J’ai assisté à une conférence du CEFCYS (Cercle des Femmes en Cybersécurité), et j’ai été stupéfaite par les capacités croissantes des IA offensives. Cela nous oblige à devenir encore plus agiles, plus humaines et plus éthiques dans nos réponses.

Quel type de métier aimerais-tu exercer après tes études et pourquoi ?

Grande question ! J’ai deux coups de cœur : d’un côté, la Gouvernance, Risques et Conformité (GRC)
— j’aime l’approche stratégique et globale de la sécurité. De l’autre, le rôle d’analyste SOC, où l’on est en première ligne contre les attaques.
Je travaille activement sur des projets dans les deux domaines pour affiner mon choix. Je veux vivre la cybersécurité, pas juste l’étudier !

Qui est ton super-héros de la cybersécurité ? (Une personne, un concept ou même un outil !)

Sans hésitation : Manon Dubien, responsable commerciale en cybersécurité, et le CEFCYS (Cercle des Femmes en Cybersécurité). À travers ses interventions et l’association, j’ai découvert une nouvelle dimension du domaine : la confiance, le leadership féminin, la sororité professionnelle.
C’est grâce à elle et à ce cercle que j’ai osé affirmer : oui, je peux être une femme leader en cybersécurité. Et ça change tout.

Si tu pouvais insérer un message secret dans une ligne de code que tout le monde verrait, qu’est-ce que tu écrirais ?

Derrière chaque ligne de code sécurisée, il y a une intention, une vision, une volonté de protéger. Et si demain, c’était toi qui écrivais cette ligne ?

Y a-t-il des ressources (livres, sites web, conférences) que tu recommandes pour ceux qui s’intéressent à la cybersécurité ?

Oh, j’en ai une petite collection !

Plateformes d’apprentissage :
Hack the Box
TryHackMe
Root-Me
❖ CyberLearn ANSSI
Cybermalveillance.gouv.fr

Podcasts cybersécurité
❖ CEFCYS – Les Voix de la cybersécurité
❖ Sécurité informatique (NoLimitSecu)
❖ Le podcast du Hack
❖ Le Podcast Cyber par Orange Cyberdéfense

Conférences à suivre absolument :
❖ DEFCON
❖ FIC (Forum International de la Cybersécurité)
❖ Black Hat

Livres :
❖ « Les essentiels de la cybersécurité » – ANSSI
❖ « Cyberattaque : la guerre numérique a commencé » – Jean-Louis Gergorin & Léo Isaac-Dognin
❖ Cybersécurité : Comprendre les attaques et protéger son entreprise de Luc Moullet

Le mot de la fin

À toutes celles et ceux qui hésitent encore : osez faire le premier pas ! La cybersécurité a besoin de regards divers, d’idées nouvelles, et surtout… du vôtre.

Un immense merci à Bertrand pour cette belle opportunité d’échanger. J’espère que ces mots inspireront d’autres à embrasser ce domaine aussi exigeant que passionnant.
À très bientôt sur les sentiers vibrants du cyber !

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